19 – Le risque, c’est ma vie !

finances

19 – À l’heure où la prise de risque est impensable pour les politiques, insurmontable pour les agences gouvernementales, inenvisageable dans le domaine de la santé, le risque habite le quotidien des dirigeants de TPE. Évidemment, je ne parle pas des risques majeurs, catastrophes naturelles ou autres accidents industriels, sans parler des risques sanitaires. D’autre … Lire la suite

6 – Qu’est ce qu’une TPE ?

adminisration et élus

6 – Peut-être aurait-il fallut commencer par donner une définition des TPE : les Très Petites Entreprises, que dorénavant l’État et l’INSEE nomme les micro-entreprises, terme que je trouve assez réducteur et péjoratif, pour ma part. La Loi de Modernisation des Entreprises (dite LME) de 2008, a donné une définition des TPEs comme étant des … Lire la suite

5 – Le plafond de verre

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5 – Combien de fois ai-je entendu « votre entreprise est trop petite pour répondre à cette commande ou cet appel d’offres, ou pour mener à bien cette prestation » ?

Certes, nous ne sommes pas assez nombreux pour assurer tous les chantiers du Grand Paris, ou la réorganisation du système d’information du CHU de Rennes, par exemple.

Évidemment, nous ne pouvons pas livrer 2 000 tonnes de légumes par jour pour cette chaine de supermarchés, car nous n’avons pas la trésorerie pour acheter la marchandise.

Pourtant, nous sommes compétents, voire hyper compétents pour répondre aux sollicitations d’un grand groupe, d’un grand compte, d’une métropole.

Pourtant, nous sommes réactifs, notre relation client ne se cache pas derrière un standard et de multiples renvois dans la hiérarchie de ce groupe international.

Combien de fois, l’argument de la petite taille m’a été opposé, vous a été objecté, pour décliner nos offres avec une condescendance quasi aristocratique.

Notre gouvernement déplore régulièrement que les TPE représentent plus de 90% des entreprises en France et qu’elles ne grandissent pas suffisamment pour évoluer vers le groupe des PME (Petites et Moyennes Entreprises), ou des ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire). Pourtant, les TPE représentent 20% de la valeur ajoutée générée en France, et emploient environ 20% des effectifs salariés.

Alors que se passe-t-il ?

Les acheteurs publiques et privés rechignent littéralement à confier des marchés à des TPE pour plusieurs motifs.

Premièrement, les acheteurs pensent que votre entreprise n’est pas armée pour répondre à leurs demandes, en raison de votre faible effectif, ou de votre faible surface financière (ce qui peut être vrai !). L’acheteur a besoin que vous vous consacriez tout de suite, à 100%, à son projet.

Deuxièmement, les acheteurs pensent que votre entreprise n’a pas le standing correspondant à leur propre standing, préférant des prestataires ou fournisseurs plus prestigieux (et plus chers).

Troisièmement, le ou la nouvelle chargé-e de communication, l’adjoint en charges des travaux, de cette collectivité, pense qu’il serait temps de changer de prestataire ; le prestataire local ne fait plus le poids, depuis l’temps. Ces mêmes personnes, agents ou élus choisissent ce prestataire hors de leur territoire, pour ne pas être accusé de clientélisme.

Concrètement, comment se traduit ces objections. Un acheteur public va préférer traiter avec un prestataire de la capitale, ou d’une région plus en vue, sabrant au passage 10 ans de collaboration passée, malgré la clause sur le développement durable. Oui le nouveau prestataire est situé à 1 200 km.

Ou bien un ou une DRH envoie à la capitale ses salariés en formation, parce ce que c’est plus chic, ça permet de faire quelques emplettes ou de voir quelques spectacles, … bien qu’un centre de formation existe à 5 km.

L’Observatoire Économique de la Commande publique, l’OECP, (oui, il existe un observatoire pour ça), nous indique que 61% de la commande publique va aux PME (dont des TPE pour lesquelles on ne sait pas combien leur revient), mais seulement pour 35% du montant total de la commande publique. Alors pour les TPE, on sait encore moins.

Une autre étude du MEDEF de 2014, démontre que seulement 16% des achats nationaux des grandes entreprises vont aux PME, alors aux TPE, mystère …

Un autre facteur est à considérer. Plus la TPE vieillit, plus elle s’inscrit dans le paysage local, moins elle a de chance de grandir. D’aucun considère, que désormais, puisqu’elle la TPE est restée à ce stade d’effectif, elle n’a pas besoin de se développer.

C’est le stade ultime du plafond de verre.

Bien sûr certains dirigeants ne souhaitent pas se développer, ou rester travailler seul, pour toutes les raisons qui les regardent, mais pour tous les dirigeants de TPE qui veulent développer leur entreprise et contribuer à la redistribution des petites entreprises vers les PME, puis les ETI, par pitié, veuillez laisser vos objections non avenues et non constructives sur le parking de vos grandes entreprises ou collectivités.

Pour briser ce plafond de verre, et contribuer au développement économique de nos régions et de notre pays, il suffirait que beaucoup d’aprioris soient laissés de coté, pour tendre la main, le chéquier, à des TPE ultra compétentes et motivées. Et en plus, elles pourraient recruter pour répondre aux demandes des grands acheteurs, publics ou privés.

Ah une dernière chose … Merci à des ceux des acheteurs des grandes entreprises et des collectivités qui nous font confiance sans s’arrêter à la taille de nos entreprises. Continuez !

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3303564?sommaire=3353488#graphique-T18F153G1

https://fr.wikipedia.org/wiki/Petite_ou_moyenne_entreprise#cite_note-6

https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/daj/marches_publics/oecp/recensement/chiffres-OECP-cp-2018.pdf

https://www.e-attestations.com/index.php/component/content/article/41-conformite-commande-publique/82-commande-publique-reglementation-microentreprises-sarl-sasu?Itemid=274

Joyeuse culture de Noël

Joyeuse Culture de NoËl

7 – Comme tout le monde, les entrepreneurs de TPE, fêtent les fins d’année, en famille, entre amis, ou peut-être seuls.

La seule différence, de taille, est que certain-e-s sont mobilisées totalement pour offrir leurs meilleurs produits ou services en cette période si particulière. Je veux parler des commerçants ou des artisans qui peuvent faire jusqu’à 30% (voire au delà) de leur chiffre d’affaires annuel pendant cette période. C’est vrai aussi pour certains agriculteurs, ou pêcheurs, ou mareyeurs qui nous régalent de leurs produits.

Je n’oublie ceux ou celles qui sont empêchés de travailler ou d’exercer leur métier ou activité en raison des mesures sanitaires liées au COVID. Ceux qui habituellement, chaque année nous permettent de nous retrouver pour des moments conviviaux et festifs, dans leur café, bar, bistrot, restaurant, discothèque … Vous manquez cruellement à nos papilles et autres sens. Tenez bon !

Je n’oublie non plus, pas nos collègues des entreprises de la culture, beaucoup d’auto-entrepreneurs, intermittents du spectacle, petites entreprises des métiers d’arts et du spectacle, bannis des lieux de spectacle, des salles de concert, des cinémas, des théâtres et autre lieux de culture si actifs en cette période de Noël et de premier de l’An. Combien de temps allons-nous vivre sans eux, sans culture, sans nourriture de l’esprit et des sens, aussi essentiel pour notre équilibre que l’alimentation et la santé ! Continuez à créer, on pense à vous et on vous retrouve bientôt !

Beaucoup d’entre nous profitent de cette période pour prendre du repos, quelques jours de vacances, ou, c’est souvent le cas, profitent des vacances de leurs salariés pour avancer sur les projets qu’ils ou elles n’ont pas pu finaliser, finir la comptabilité laissée en souffrance, établir ses plans d’action ou sa stratégie pour la prochaine année. Et je sais que vous êtes nombreux à procéder de la sorte. Bon courage !

À tous les dirigeantes et dirigeants de TPE, je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année 2021. N’oubliez pas que vous êtes un des poumons de l’économie de ce pays, et que vos activités si riches et si variées contribuent à la culture d’entreprise dans nos régions.

La charge mentale

manager une tpe

3 – Il est courant de parler de la charge mentale des femmes obligées de cumuler leur emploi, la gestion des courses, l’organisation familiale, les activités des enfants, leur situation maritale ou sentimentale … et que dire, quand en plus, elles sont cheffes d’entreprise ! ….

Justement, le concept s’applique parfaitement aux dirigeants de TPE.

En effet, comme les dirigeants de TPE cumulent plusieurs métiers, activités et compétences toute la journée, la notion de charge mentale prend toute sa place. Voyez plutôt !

Vous arrivez tôt le matin, pour être tranquille, trier la tonne de mails arrivés avec son lot de bonnes nouvelles, (et de mauvaises), préparer le planning de vos équipes, vérifier les commandes, préparer les commandes … Et un SMS, d’un de vos salariés beep sur votre portable «  Désolé, j’ai un gros rhume » «  j’ai le dos en vrac » , « je ne serai pas là ce matin … »  Argg ….

Vite, réorganiser le chantier, reporter la réunion avec tout le staff, décaler les dates de livraison …

Ah, justement, votre client appelle « Quand est ce que nous livrez notre site internet, le bouquet de fleurs, notre porte de garage, nos fenêtres??? ». Quand passez vous réparer la gouttière, la machine à laver, le …. Alors écoutez comment dire, nous avons un petit empêchement qui fera que l’on aura un peu de retard … Merci de votre compréhension (ou pas !).

Le facteur, viens d’arriver. Ah un recommandé ! Je ne sais pas vous, mais un recommandé, c’est souvent annonciateur de mauvaises nouvelles, j’ai en déjà les jambes qui flageolent. Ah, Un rappel de l’URSSAF, de la Caisse de Retraite, du RSI, mais pourtant j’ai envoyé ma déclaration de revenus. J’appelle mon comptable !

Réunion avec le ou la commerciale. Tu n’as pas atteint tes objectifs ? Tu ne sais pas où chercher de nouveaux clients ? Écoute, ne déprime pas, on va prospecter sur de nouveaux segments de marchés, améliorer notre offre, … Ah bon l’équipe de production ne va pas assez vite et le client n’est pas content.

Réunion avec l’équipe de production. Comment ça, vous ne pouvez pas avancer ? Quoi, le fournisseur n’a pas livré les pièces à temps, vous attendiez la validation du client ? Il y des procédures pourtant … J’appelle le fournisseur. Je dois anticiper pour les prochains mois, sinon mes stocks auront fondu et je pourrais plus honorer mes commandes.

Bientôt midi, je vais pouvoir souffler … « Guy, on pourrait parler 2 min ? » OK, oui, ferme la porte « Je trouve que j’ai bien travaillé ces temps ci, est ce qu’il serait possible d’avoir une augmentation ? » Écoute, il faut que j’y réfléchisse … on en reparle la semaine prochaine. Fais moi une proposition … Bon si j’augmente son salaire, ma trésorerie va en prendre encore un coup, bon cet aprem je me fais un petit prévisionnel de trésorerie.

SMS d’un salarié : « Mon fils est malade, je suis obligé de rester le garder ». OK, bon il faudra que j’avance ses dossiers, est ce que j’ai accès à la sauvegarde ?

Pas le temps de déjeuner, je réchauffe un truc au micro ondes. Je pourrai faire mon courrier en même temps.

Le téléphone sonne « Ah bonjour cher client ! Une remise de 20% ? C’est pas compliqué à faire ? …ben si quand même. « On se connaît depuis longtemps, non ? » Oui mais … je vais voir ce que je peux faire.

 

Cet après midi, je dois envoyer plusieurs propositions à des prospects, ou préparer les commandes à expédier, ou ré-achalander la boutique.

J’ai cet appel d’offres à terminer, j’en ai pour 3 heures au moins …

Ouf, tout le monde est parti, je vais pouvoir faire la compta de la semaine au calme. J’ai plein de factures en retard ah et puis, c’est la fin du mois il faut que je verse les salaires. Est ce que j’ai envoyé les données au comptable ? Ma déclaration de TVA, est ce qu’elle a été faite ? Il y a une erreur dans la facture de l’opérateur téléphonique …Il va falloir que je m’en occupe dès lundi matin.

Le téléphone sonne « Ah cher client ! Une remise de 25%, ah … ça tombe bien je suis dans la compta. Au revoir …

Fin d’après midi : « J’ai un surcroit de travail, je vais devoir recruter … .Pff, j’ai en au moins pour 3 mois pour le processus de recrutement (envoi de l’annonce, tri des CV et candidatures, auditions, tests, re-audition, embauche et demande des aides éventuelles …) Est ce que j’ai assez de trésorerie ? Est ce que je peux augmenter mon chiffre d’affaires ?
Comment sera le marché dans 3 mois ? Je n’ai pas de visibilité … et puis cette avec cette pandémie …

Bon avec tout ça, il est 20h00, je rentre …

« Chéri, t’as pensé au pain ? » Et m…

La nuit, je tourne et retourne dans mon lit. J’ai la boule au ventre. Je ne sais pas comment je vais payer les salaires et les cotisations à la fin du mois. Et puis, il y a la CFE qui va tomber, la formation professionnelle, la taxe d’apprentissage … les emprunts.

6h00 du mat ! Belle journée, j’suis motivé. On va s’en sortir.

Vous l’aurez compris, être dirigeant de TPE c’est accepter de voir ses émotions faire des montagnes russes, endosser les attentes, les absences, les craintes des salariés, des clients, de son entourage, … tous les jours.

Et pourtant, nous avançons chaque jour personnellement et dans le développement de nos entreprises. Le saviez vous ?

Être entrepreneur au temps du COVID

Covid et entrepreneur

2 – Être Entrepreneur de TPE au temps du COVID n’est pas une sinécure même si pour les entreprises de taille plus importante, ce n’est pas facile non plus.

Les TPE sont les plus touchées par les fermetures administratives décidées lors des deux confinements. En effet, parmi les commerces ou activités dits non essentiels, nombres de restaurateurs, fleuristes, libraires, patrons de discothèques, et j’en oublie, sont à la tête de TPE.

Non seulement, ces structures par définition sont de petites tailles et donc plus vulnérables financièrement, mais elles ont moins accès à l’information, ou moins rapidement que les entreprises plus importantes, car elles n’ont pas de service juridique, ou ne font pas partie de réseaux ou de syndicats. Bien sûr elles bénéficient du conseil des experts comptables largement réquisitionnés en ces périodes troublées. Ce n’est pas suffisant.

Imaginez la panique d’un restaurateur ou d’un commerçant qui vient de faire des investissements dans son établissement juste avant l’épidémie. Imaginez que vous veniez de faire un emprunt de 50, 100 ou 200 000 euros et que vous n’ayez plus de revenus pour le rembourser par décision de la préfecture de votre département. Et pourtant vous ne savez faire que ça, être restaurateur, fleuriste ou libraire, vous avez fait ça toute votre vie, vous rêviez d’être indépendant, montrer vos talents, et tout s’arrête.

Bien sûr les pouvoirs publics ne sont pas responsables de l’épidémie, mais ils sont responsables de la gestion de la crise pendant l’épidémie. Bien sûr, il s’agit bien de protéger nos concitoyens d’un virus qui peut être mortel.

Outre le désastre financier, une des conséquences immédiates et futures de cette gestion et donc des interdictions d’ouverture, ce sont les séquelles psychologiques, humains, sociaux. Pour certains de nos collègues touchées par ces fermetures administratives, le risque psycho-social est encore mal évalué. Le problème est bien là, le risque sanitaire a bien été évalué quoique tardivement, mais le risque psycho-social, non. Or les faiseurs de normes ont bien listé dans nos documents uniques le risque psycho-social pour nos salariés, et c’est tant mieux, il n’en reste pas moins que nous sommes des travailleurs exposés aux mêmes risques.

On pourrait débattre à l’infini de l’opportunité d’ouvrir ou non, avec les protocoles sanitaires adéquats les boutiques ou activités fermées de nos consœurs et confrères. Certains lieux d’après les études récentes restent hautement contaminants.

La question urgente est de donner rapidement à ces TPE, une perspective, des moyens pour qu’ils s’organisent, et pas seulement une indemnité qui les exclu du fonctionnement de la cité en les éloignant du tissu social.

Être Entrepreneur de TPE

être entrepreneur
On ne nait pas entrepreneur, on le devient !

Il n’est pas inutile de paraphraser Simone de Beauvoir,  pour décrire une situation, un état d’esprit, une savoir être et un savoir-faire, dont les compétences et aptitudes ne s’acquièrent pas dans les écoles de management ou de commerce.

1 – Être entrepreneur, être commerçant, artisan, consultant, ou agriculteur est pour beaucoup d’entre nous une vocation, une histoire de passion.

Être dirigeant d’une TPE, une Très Petite Entreprise, c’est à dire une entreprise de moins de 10 salariés, implique une organisation particulière, des charges et des obligations spécifiques.

Je suis dirigeant d’une TPE depuis plus de 20 ans et à ce titre, j’ai cumulé pas mal d’expérience et dû faire face à de multiples situations.

C’est pourquoi, j’ai voulu créer ce blog : parler des enjeux, des problématiques, des situations particulières auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement, nous dirigeants de TPE.

Que nous ayons des salariés ou non, nous devons répondre aux mêmes exigences fiscales, sociales et comptables que les grandes entreprises. Nous devons gérer nos entreprises au jour le jour sans service marketing sans service de communication, sans service juridique et sans Direction des Ressources Humaines.

Oui, être dirigeant de TPE, c’est cumuler tous les emplois et toutes les compétences en même temps, en laissant de coté nos compétences propres, ou en abandonnant ce qui nous intéresse le plus.

Une autre différence avec une entreprise de plus grande taille, si nous sommes employeur, c’est l’absence de hiérarchie au sein de l’entreprise qui nous expose plus que nos confrères, à nos salariés et collaborateurs. En effet, les relations humaines dans les TPE sont plus fortes et plus intenses du fait de la proximité.

Ce blog n’est donc pas, un manuel de survie du dirigeant de TPE, ou une boite à outils pour l’entrepreneur, il en existe pléthore sur Internet, mais une réflexion et un lieu d’échanges sur notre condition d’entrepreneur de TPE.

À partir d’aujourd’hui donc, je vous donne rendez-vous de façon hebdomadaire pour m’entretenir avec vous des Très Petites Entreprises et de leur importance dans l’économie française.